Voici une activité que j’ai découverte il y a maintenant de looongues années (en 2015, déjà 10 ans!) en allant observer la classe de mon amie Stéphanie Leprêtre : la boîte aux trésors. Depuis Stéphanie n’a plus de classe et est formatrice en grapho-éducation, mais sa boîte aux trésors continue à vivre dans ma classe ! 😉

Je fais cet article pour vous présenter plus en détails le travail réalisé quotidiennement en classe grâce à cette boîte aux trésors. J’en ai parlé sur instagram juste avant les vacances de la Toussaint et plusieurs personnes souhaitaient en savoir plus… (Spoiler alert : je vous ai fait une vidéo visible à la fin de cet article, mais lisez bien tout avant de la visionner !)
Le principe est que nous mettons chaque jour un nouvel objet dans cette boîte. Le but est que chaque enfant soit capable de se souvenir de tout le contenu de la boîte, qui s’étoffe au fil des jours. Pour cela, d’un point de vue matériel, j’utilise :
- une boîte à thé ou boîte à bijoux avec pas mal de cases (souvent achetée chez Action) avec un couvercle s’ouvrant par des charnières (ce qui permet de masquer le contenu de la boîte). La boîte est tellement manipulée au quotidien que j’en rachète une en moyenne chaque année.
- des petits objets de ma réserve d’objets pour le jeu du petit oeil, amassés au fil des années (j’ai beaucoup de fèves, et des objets miniatures de toutes sortes, plusieurs centaines en tout, rangés dans des petites cases et triés en fonction de leur son d’attaque).
Comme ma boîte actuelle a un couvercle en verre, je l’ai renforcée avec du carton ondulé des deux côtés, et j’ai conçu le visuel ci-dessus pour recouvrir le tout. Sur ce visuel, j’ai voulu rappeler les grands objectifs de la boîte aux trésors, à savoir développer :
- la mémoire
- le vocabulaire
- la syntaxe (en posant des questions)
- la concentration (car les enfants peuvent y jouer pendant des moments très longs)
- la catégorisation (d’où l’utilisation d’une boîte à cases pour trier les objets au moment du rangement)
Chaque jour, je choisis un objet dans ma collection, que je cache dans ma main, et lors d’un regroupement les enfants doivent me poser des questions pour essayer de trouver ce dont il s’agit. Je ne peux répondre que par oui ou non. Ils doivent formuler correctement leur question, et pour les plus grands j’ai un cran d’exigence supplémentaire : s’ils pensent à un bateau, ils doivent poser une question sans dire le mot bateau… Les petits peuvent poser directement leur question, mais ne peuvent pas dire juste « un bateau ? », j’attends d’eux qu’ils utilisent une phrase avec une structure interrogative « Est-ce que c’est un bateau ? ».
Une fois l’objet trouvé, nous nous mettons d’accord pour déterminer comment nous allons l’appeler avec le plus de précision possible et dans quelle case nous allons le ranger. Nous essayons aussi de trouver des moyens mnémotechniques pour nous souvenir de ce nouvel objet. Après la première période, voici ce que nous avons dans notre boîte aux trésors :
- objets : un pichet posé dans une coupelle, une assiette noire avec des motifs blancs, une soupière, une case africaine, un bol mauve, un panier mauve
- aliments : une pomme Granny Smith, un cornichon, une fraise, une orange, une plaquette de beurre, une bouteille de Coca-Cola, un cœur de bœuf, un pot de confiture fraise-rhubarbe
- êtres humains : Kirikou, un vétérinaire qui tient un chien dans ses bras
- être humains (ou presque) qui n’existent pas : une sirène, un magicien qui s’apprête à lancer un sort
- animaux : un cochon, un renard, une mésange à tête bleue, un chat qui lit un livre
Au moment du regroupement où nous cherchons l’objet caché dans ma main, une fois l’objet trouvé et rangé, nous essayons ensemble de nous souvenir de tout le contenu de la boîte. Lorsque les enfants disent le nom d’un des objets de la boîte, je le sors et le pose par terre, et les regroupant par catégorie.
Ensuite, cette boîte vit sa vie !! Pendant toute la journée, les enfants peuvent la reprendre quand ils veulent en autonomie (comme n’importe quel atelier autonome de la classe) pour essayer de retrouver les objets contenus dedans. Cela donne de super moments de langage en autonomie, avec souvent des groupes d’âges mélangés, où du coup le plus jeunes profitent de l’exemple des plus âgés. La plus jeune des PS de ma classe (deux ans et demi) a réussi à se souvenir de tout le contenu de la boîte (18 choses à ce moment-là) avec seulement quelques indices donnés par les deux GS qui faisaient cette activité avec elle.
Il y a tellement d’utilisations possibles de cette boîte en autonomie !
- Essayer de se souvenir de tout sans aucun indice.
- Essayer de se souvenir du contenu de tout une catégorie.
- Trouver tous les objets de la même couleur.
- Trouver les objets avec des indices donnés par le maître de la boîte.
- Trouver les objets avec le son d’attaque donné par le maître de la boîte.
- Trouver en chaîne les objets pour lesquels nous avons donné des moyens mnémotechniques.
- …
J’ai essayé de filmer les enfants qui utilisaient la boîte en autonomie, mais ce n’est pas facile de les filmer sans montrer les visages, et de capter aussi des moments qui montrent la richesse de leurs échanges… Je n’ai pas forcément des images de chacune de ces situations, mais elles existent quotidiennement dans la classe !
Voilà, place à la vidéo, et surtout faites-moi un petit retour en commentaire : connaissiez-vous le principe de la boîte aux tésors telle que je l’utilise dans ma classe ? L’avez-vous déjà testé ? Est-ce que ça marche aussi bien dans vos classes ?
Je ne connaissais pas mais c’est une super idée! Je vais la mettre en place dans ma classe dès lundi! Merci beaucoup pour tes explications.